« C'est quoi ? », est la question qui m'est le plus posée.
Mes images sont intimes et rarement instantanées, ce sont des mises en scène, je prends le temps de les pêcher, de les réfléchir, de les préparer.
S’y rejoue la relation à l'autre, au monde, mais aussi à l'œuvre d'art.

Recherche de la révélation, du lien, de la rencontre où se « précipiteront » des pensées, des mots, des souvenirs disparates, sans passer par le langage qui les cimente, mais par la chimie amoureuse de l’image.

Toujours je me préoccupe de donner un corps à l’image, un corps lourd donc, mais aussi un corps léger, un corps-éventail, un corps-boîte, un corps-pyramide, un corps posé, un corps en suspens…
Un corps ou un toucher.

Mise en abyme, l’image n’est plus seulement la fenêtre, mais elle devient fenêtre à son tour, elle se plie, elle se troue, lui pousse du duvet, des cicatrices la traversent.

C’est un travail en creux, autour de cette pauvreté de la matière photographique, de sa platitude, qui crée des volumes.


Emmanuelle Maura Hiriart



 

“What’s that?” is the question I get most often.
My images are intimate, yet rarely are they snapshots. They're stagings, and I take pains to capture them, reflect on them, rework them. They reenact our relationship to the other, to the world, but also to the work of art.

A pursuit of revelations, connections, encounters that spark thoughts, words, discordant memories, without resorting to language which cements them, but only via the amorous chemistry of the image.

I’m always seeking to give substance to the image, thus a heaviness, yet also a lightness, fan-like, box-like, pyramid-like, an arranged substance, a substance unresolved…
A substance or a touch.

The image doesn't just serve as a window anymore, it literally becomes a window in turn, is folded, punctured, grows downy feathers, is veined with scars.

This work in counter-relief on the poverty of photographic material, its flatness, creates volumes.